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coup de peine. Il fut deux ans à languir, mais avec courage. Il employa toujours à des prières et à des discours édifians le peu qui lui restait d’usage de la parole, et il mourut le 25 juillet 1722, âgé de quatre-vingt-un ans.

Ce qu’on appelle précisément bonté était en lui à un haut point, et avec cet avantage qu’elle était sensiblement marquée dans sa physionomie, dans son air, dans ses manières ; on se fût fié à lui sans autres garans que ceux-là. Heureuses, du moins par rapport aux effets extérieurs, les vertus dont la preuve est courte et prompte ! Il était trésorier de l’académie, titre trop fastueux et assez impropre : il était plutôt le contraire d’un trésorier ; il n’avait point de fonds entre les mains, mais il faisait des avances assez considérables par rapport à sa fortune, et ne les retirait pas sans peine. Il a laissé un fils, qui lui a succédé dignement dans cette place.



ÉLOGE
DE MERY.


Jean Mery naquit à Vatan en Berri, le 6 janvier 1645, de Jean Mery, maître chirurgien, et de Jeanne Mores. On lui fit commencer ses études ; mais il s’en dégoûta bientôt par le peu de secours qu’il trouva dans de mauvais maîtres, par le peu d’émulation, apparemment aussi par le peu d’inclination naturelle. Il ne