Aller au contenu

Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome III, 1825.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

37.Sur cela il pourrait venir une pensée ; c’est qu’en cherchant l’équilibre des couches, si on avait eu égard, non pas simplement à leurs grandeurs, mais aussi à leurs différentes densités possibles, ou aurait pu trouver tel rapport entre ces densités, qu’il aurait produit un équilibre, non-seulement dans la circulation fluide, mais dans la solide. J’en conviens ; mais cet équilibre quelconque n’eût certainement pas donné la vitesse en raison renversée des racines carrées des distances. Or, c’est là un fait bien constant et bien avéré (32 et 33), et tout ce qui y sera contraire sera faux.

38.Des deux homogénéités que peut avoir la matière céleste ou éthérée, dont est formé le tourbillon (36), l’homogénéité absolue est la plus vraisemblable ; car il est beaucoup plus difficile qu’une matière hétérogène d’une certaine façon déterminée, se conserve toujours hétérogène de cette même façon dans un espace sphérique de trois cent millions de lieues de rayon, et pendant quatre mille ans, qu’il n’est difficile qu’une matière absolument homogène le soit toujours, et dans tout cet espace, et pendant tout ce temps. Je prends donc le parti de supposer désormais l’homogénéité parfaite de la matière éthérée.

39.Il faut nécessairement la concevoir très subtile, très fine, très mobile ; et tous les phénomènes me forcent à prendre cette idée, ou du moins la permettent. Donc, deux couches sphériques contiguës ne peuvent avoir entre elles dans leur mouvement différent qu’un frottement très léger.

40.De plus, ce mouvement différent est très peu différent ; il ne l’est que selon la suite des racines carrées des nombres naturels (21). Or, on sait que les