Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome III, 1825.djvu/33

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que celle qui nous est si connue sous ce nom, et qui fasse monter les corps comme l’autre les fait descendre, tant ils sont indifférons d’eux-mêmes à l’un ou à l’autre mouvement.

80.La force du petit tourbillon contre le grand, est toujours égale, puisque c’est toujours la force expansive de tout son hémisphère inférieur, soit qu’il monte, soit qu’il descende. Mais dans l’un et l’autre cas la force antagoniste du grand tourbillon varie ; car il y a toujours un plus grand ou un plus petit nombre de ses couches qui agissent.

81.Il n’est guère possible que, dans la vaste étendue du tourbillon solaire, il n’y ait quelque endroit où un certain nombre de ses couches prises depuis le centre, aient une force expansive égale à celle de l’hémisphère inférieur du petit tourbillon. Quand il arrivera là, soit en montant, soit en descendant, il s’arrêtera, non pas dans le moment, mais parce qu’en montant ou en descendant il aura acquis de la vitesse ; il fera quelques oscillations, c’est-à-dire, qu’il ira au-delà du point de l’équilibre, en reviendra, etc., jusqu’à ce qu’au bout de quelque temps il s’arrête parfaitement à ce point.

82.Je ne prétends pas que les choses se soient passées précisément de cette manière, il y a infiniment plus d’apparence que, dès le premier temps de la création, tout a été mis dans les équilibres nécessaires pour la durée des grands mouvemens qui s’allaient exécuter. L’univers est un ouvrage de l’art, mais de l’art d’un Dieu.

83.Il n’est pas à craindre que le petit tourbillon, arrêté dans le grand, vienne à se confondre avec lui, ou à en être absorbé. Ce n’est point l’enveloppe sup-