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Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome III, 1825.djvu/5

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celle des impairs : aucun des termes de l’une ne se trouve dans l’autre.


SECTION II.

De la force centrifuge.


8.C’est une loi du mouvement, que dès qu’un corps est mu, ne fût-ce que par une impulsion instantanée, il continuera sans fin à se mouvoir en ligne droite, selon la direction que lui a donnée d’abord la force motrice, et avec le degré de vitesse qu’il en a reçu, à moins qu’il ne vienne à perdre son mouvement, en le communiquant à d’autres corps qu’il rencontrera, ou à changer sa direction, parce que ces mêmes corps lui en feront prendre d’autres.

9.Quand un corps par son mouvement décrit un cercle, il n’importe ici quelle en soit la cause, il se meut à chaque instant infiniment petit, selon une droite infiniment petite, qui est un des élémens ou côtés du polygone circulaire infini : il devrait donc (8) continuer à se mouvoir selon cette droite, qui alors deviendrait finie, et une tangente du cercle au point d’où le corps sera parti ; mais la cause qui produit le mouvement circulaire, empêche que cela n’arrive. Le corps qui, s’il eût été abandonné à lui-même, eût suivi la direction de la première petite droite, est obligé de s’en détourner pour suivre celle d’une seconde droite, et toujours ainsi de suite : il souffre une espèce de violence qui, à chaque instant, l’empêche de s’échapper par une tangente de cercle.

10.J’appelle tendance cette espèce d’effort toujours subsistant et toujours réprimé.