Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome III, 1825.djvu/52

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dans le sagittaire ; celui de Mars dans la vierge, de la terre dans le capricorne, de Jupiter dans la balance. Ainsi, tous les aphélies sont compris dans la région du ciel, qui s’étend depuis la vierge jusqu’au capricorne ; et il n’y en a point hors de ces cinq signes, c’est-à-dire, que les jets ou courans ont plus de force dans toute cette grande partie du ciel que dans l’autre presque égale, puisqu’il y en a une correspondante où les ellipses planétaires sont le plus ellipses par rapport au soleil. Cela est assez conforme à l’hypothèse des jets.

135.Les aphélies sont fixes, ce qui marque qu’il y a partout des équilibres établis, du moins pour de longues durées.

136.Il n’est pas impossible, et peut-être est-il nécessaire pour l’espèce de vie qu’a l’univers, que ces équilibres finissent, tantôt dans un endroit, tantôt dans l’autre. Un tourbillon qui, pendant plusieurs siècles, aura jeté dans les tourbillons voisins et reçu d’eux une égale quantité de matière, viendra enfin, par quelque cause que ce soit, à en jeter plus qu’il n’en recevra, et à se vider peu à peu. Alors il ne pourra plus se soutenir comme les autres ; et le corps solide ou soleil qu’il avait à son centre, et qui certainement sera demeuré le dernier en sa place, en sera chassé, et ira errant par les interstices des tourbillons, où il ne trouvera presque aucune résistance. Ce sera là une comète ; et l’on pourrait suivre cette idée, si l’on voulait, et la rendre assez vraisemblable ; mais je doute que l’on sache encore assez l’histoire des comètes ; du moins, pour moi, je suis dans le cas de ne l’avoir pas assez étudiée. Je ne puis cependant m’empêcher de dire que, quand on fait décrire aux comètes des ellipses infinies ou presque in-