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du cercle qu’il décrit, et en même temps il tendra, par sa force centrifuge, à s’éloigner du centre. Cette force, dans le premier cas, diminue donc l’effet de l’attraction ; et dans le second, elle l’augmente. L’un ou l’autre cas arrive perpétuellement, sans exception ; et les effets toujours certainement altérés par la force centrifuge, le devraient être sensiblement, du moins en quelques occasions rares. Mais cela ne se rencontre jamais : les effets de l’attraction sont toujours purs et sans mélange, à cet égard, dans le système newtonien, et par conséquent ce système est incompatible avec la force centrifuge. Cependant c’est une force bien réelle, bien démontrée, bien reconnue, même de ceux qui en reconnaissent encore quelques autres.


XII.

Malgré tout cela, dira-t-on, il est de fait que le système newtonien répond juste à tous les phénomènes. Comment est-il si heureux, s’il est faux ? Je conviens qu’il répond juste aux phénomènes célestes ; et il ne laisse pourtant pas d’être faux. Ce paradoxe demande une assez longue explication.

Les astronomes n’avaient point encore de règle générale pour la détermination des différentes distances des planètes au soleil, lorsque Képler conçut, en homme d’esprit et en grand philosophe, que, comme tout est lié dans la nature, ces distances inconnues pourraient bien avoir quelque rapport aux révolutions de ces mêmes planètes autour du soleil, dont les temps étaient bien certainement connus.

Il chercha ce rapport, et il trouva cette belle règle