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premier aura la vitesse R, le second la vitesse r : donc, la force centrifuge étant (13), celle du premier, avant qu’il fût détaché, sera , et celle du second r ; les forces centrifuges de ces deux points seront égales aux vitesses qu’ils ont chacun dans leur circulation.

22.Les forces centrifuges décroissent depuis l’équateur, de pari et d’autre, jusqu’au pôle, et la elles deviennent infiniment petites.

23.Venons maintenant à la circulation des fluides, qui mérite notre principale attention, puisque tout notre tourbillon solaire n’est presque entièrement qu’un grand fluide (6).

Posés comme nous sommes sur la terre, qui a certainement une révolution solide en vingt-quatre heures, et par conséquent un équateur et des pôles, etc., bien réels, nous avons observé à quels points du ciel étoilé répondaient cet équateur et ces pôles, et nous y en avons imaginé qui fussent célestes ; et pour achever la correspondance du céleste au terrestre, nous avons conçu que le tourbillon solaire entier avait la même circulation que la terre. L’idée était bien naturelle ; mais on y peut faire plusieurs réflexions.

24.S’il y avait des observateurs dans les autres planètes qui ont la même circulation que la terre, ils raisonneraient comme nous, et dans chaque planète on donnerait au ciel un équateur et des pôles, et tout ce qui en dépendrait, fort differens de ce qu’on établit ici. On se tromperait dans toutes les planètes. Donc, l’équateur et les pôles que nous donnons au ciel, ou à notre tourbillon solaire, ne sont que des apparences