Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/137

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est plus rond par en haut, et plus plat par en-bas, et c’est par en-bas qu’il nous regarde. Ces planètes, qui auront commencé vers le haut à se mouvoir en cercle, ne prévoyoient pas qu’en bas le tourbillon leur manquerait, parce qu’il est là comme écrasé, et, pour continuer leur mouvement circulaire, il faut nécessairement qu’elles entrent dans un autre tourbillon, que je suppose qui est le nôtre, et qu’elles en coupent les extrémités. Aussi sont-elles toujours fort élevées à notre égard, on peut croire qu’elles marchent au dessus de Saturne. Il est nécessaire, vu la prodigieuse distance des étoiles fixes, que, depuis Saturne jusqu’aux extrémités de notre tourbillon, il y ait un grand espace vide, et sans planètes. Nos ennemis nous reprochent l’inutilité de ce grand espace. Qu’ils ne s’inquiètent plus, nous en avons trouvé l’usage, c’est l’appartement des planètes étrangères qui entrent dans notre monde.

J’entends, dit-elle. Nous ne leur permettons pas d’entrer jusque dans le cœur de notre tourbillon, et de se mêler avec nos planètes, nous les recevons comme le Grand Seigneur reçoit les ambassadeurs qu’on lui envoie. Il ne leur fait pas l’honneur de les loger à Constantinople, mais seulement dans un faubourg de la ville. Nous avons encore cela de commun