Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/136

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et ainsi de suite ; et quelques philosophes prétendent que les étoiles fixes ne nous envoient cette lumière tremblante, et ne paraissent briller à reprises, que parce que leurs tourbillons poussent perpétuellement le nôtre, et en sont perpétuellement repoussés.

J’aime fort toutes ces idées-là, dit la Marquise. J’aime ces ballons qui s’enflent et se désenflent à chaque moment, et ces mondes qui se combattent toujours, et surtout j’aime à voir comment ce combat fait entre eux un commerce de lumière qui apparemment est le seul qu’ils puissent avoir.

Non, non, repris-je, ce n’est pas le seul. Les mondes voisins nous envoient quelquefois visiter, et même assez magnifiquement. Il nous en vient des comètes, qui sont ornées, ou d’une chevelure éclatante, ou d’une barbe vénérable, ou d’une queue majestueuse.

Ah ! quels députés ! dit-elle en riant. On se passeroit bien de leur visite, elle ne sert qu’à faire peur. Ils ne font peur qu’aux enfants, répliquai-je, à cause de leur équipage extraordinaire ; mais les enfants sont en grand nombre. Les comètes ne sont que des planètes qui appartiennent à un tourbillon voisin. Elles avoient leur mouvement vers ses extrémités ; mais ce tourbillon étant peut-être différemment pressé par ceux qui l’environnent,