Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/152

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pas assez pour une opinion qui n’est que vraisemblable ? Vous seriez bien étonnée, repris-je, si je vous disois que le terme de vraisemblable est assez modeste. Est-il simplement vraisemblable qu’Alexandre ait été ? Vous vous en tenez fort sûre, et sur quoi est fondée cette certitude ? Sur ce que vous en avez toutes les preuves que vous pouvez souhaiter en pareille matière, et qu’il ne se présente pas le moindre sujet de douter, qui suspende et qui arrête votre esprit ; car, du reste, vous n’avez jamais vu Alexandre, et vous n’avez pas de démonstration mathématique qu’il ait dû être ; mais que diriez-vous si les habitants des planètes étoient à peu près dans le même cas ? On ne sauroit vous les faire voir, et vous ne pouvez pas demander qu’on vous les démontre comme l’on feroit une affaire de mathématique ; mais toutes les preuves qu’on peut souhaiter d’une pareille chose, vous les avez, la ressemblance entière des planètes avec la Terre qui est habitée, l’impossibilité d’imaginer aucun autre usage pour lequel elles eussent été faites, la fécondité et la magnificence de la nature, de certains égards qu’elle paraît avoir eus pour les besoins de leurs habitants, comme d’avoir donné des lunes aux planètes éloignées du Soleil, et plus de lunes aux plus éloignées ; et ce qui est