Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/157

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sont si prodigieusement éloignées de nous, si fort élevées au-dessus de tout ce qui pourroit prendre autour de nous un mouvement général, du moins situées en lieu où ce mouvement devroit être fort affaibli, n’y aurait-il pas bien de l’apparence qu’elles ne tourneroient pas autour de nous en vingt-quatre heures, comme la Lune qui en est si proche ? Les comètes, qui sont étrangères dans notre tourbillon, qui y tiennent des routes si différentes, ne devraient-elles pas être dispensées de tourner toutes autour de nous dans ce même temps de vingt-quatre heures ? Mais non, planètes, étoiles fixes, comètes, tout tournera en vingt-quatre heures autour de la Terre. Encore, s’il y avait dans ces mouvemens quelques minutes de différence, on pourroit s’en contenter ; mais ils seront tous de la plus exacte égalité, ou plutôt de la seule égalité exacte qui soit au monde ; pas une minute de plus ou de moins. En vérité, cela doit être étrangement suspect.

Oh ! dit la Marquise, puisqu’il est possible que cette grande égalité ne soit que dans notre imagination, je me tiens fort sûre qu’elle n’est point hors de là. Je suis bien aise qu’une chose qui n’est point du génie de la nature retombe entièrement sur nous, et qu’elle en soit déchargée,