Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/35

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le cercle qu’elle décrit en un an autour du soleil, elle tourne sur elle-même en vingt-quatre heures ; ainsi en vingt-quatre heures chaque partie de la terre perd le soleil, et le recouvre ; et à mesure qu’en tournant on va vers le côté où est le soleil, il semble qu’il s’élève ; et quand on commence à s’en éloigner, en continuant le tour, il semble qu’il s’abaisse. Cela est assez plaisant, dit-elle, la terre prend tout sur soi, et ce soleil ne fait rien. Et quand la lune et les autres planètes et les étoiles fixes paraissent faire un tour sur notre tête en vingt-quatre heures, c’est donc aussi une imagination ? Imagination pure, repris-je, qui vient de la même cause. Les planètes font seulement leurs cercles autour du soleil en des temps inégaux selon leurs distances inégales, et celle que nous voyons aujourd’hui répondre à un certain point du zodiaque, ou de ce cercle d’étoiles fixes, nous la voyons demain à la même heure répondre à un autre point, tant parce qu’elle a avancé sur son cercle, que parce que nous avons avancé sur le nôtre. Nous marchons, et les autres planètes marchent aussi, mais plus ou moins vite que nous ; cela nous met dans différens points de vue à leur égard, et nous fait paraître dans leur cours, des bizarreries dont il n’est pas nécessaire que je vous parle. Il suffit que vous sachiez que