Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/96

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QUATRIEME SOIR.


Particularités des mondes de Vénus, de Mercure, de Mars, de Jupiter et de Saturne.


Les songes ne furent point heureux, ils représentèrent toujours quelque chose qui ressembloit à ce que l’on voit ici. J’eus lieu de reprocher à la Marquise ce que nous reprochent, à la vue de nos tableaux, certains peuples qui ne font jamais que des peintures bizarres et grotesques. Bon ! nous disent-ils, cela est tout fait comme des hommes, il n’y a pas là d’imagination. Il fallut donc se résoudre à ignorer les figures des habitants de toutes ces planètes, et se contenter d’en deviner ce que nous pourrions, en continuant le voyage des mondes que nous avions commencé. Nous en étions à Vénus. On est bien sûr, dis-je à la Marquise, que Vénus tourne sur elle-même, mais on ne sait pas bien en quel temps, ni par conséquent combien ses jours durent. Pour ses années, elles ne sont que de près de huit mois, puisqu’elle tourne en ce temps-là autour du Soleil. Elle est grosse comme la Terre, et par conséquent la Terre paraît à Vénus de