Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/186

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fort proches les uns des autres, & peu éloignés de vous. Lorsque vous perdez de vue votre Soleil particulier, il vous en reste encore assez, & votre nuit n’est pas moins éclairée que le jour, du moins la différence ne peut pas être sensible ; & pour parler plus juste, vous n’avez jamais de nuit. Ils seroient bien étonnés, les gens de ces mondes-là, accoutumés comme ils sont à une clarté perpétuelle, si on leur disoit qu’il y a des mal heureux qui ont de véritables nuits, qui tombent dans des ténèbres profondes, & qui, quand ils jouissent de la lumière, ne voient même qu’un seul Soleil. Ils nous regarderoient comme des êtres disgraciés de la nature, & notre condition les feroit frémir d’horreur.

Je ne vous demande pas, dit la Marquise, s’il y a des Lunes dans les mondes de la Voie de lait ; je vois bien qu’elles n’y seroient de nul usage aux planètes principales qui n’ont