Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que de soupçonner la Terre de quelque irrégularité dans ses révolutions. Voilà un plaisant respect qu’on a pour elle, je ne me fierois guère plus à la Terre qu’à une pendule ; les mêmes choses à peu près qui dérégleront l’une dérégleront l’autre ; je crois seulement qu’il faut plus de temps à la Terre qu’à une pendule pour se dérégler sensiblement, c’est tout l’avantage qu’on peut lui accorder. Ne pourrait-elle pas peu à peu s’approcher du Soleil ? & alors se trouvant dans un endroit où la matière seroit plus agitée, & le mouvement plus rapide, elle feroit en moins de temps sa double révolution & autour du Soleil, & autour d’elle-même. Les années seroient plus courtes, & les jours aussi, ainsi on ne pourroit s’en apercevoir, parce qu’on ne laisseroit pas de partager toujours les années en trois cent soixante-cinq jours, & les jours en vingt-quatre heures. Ainsi, sans vivre plus que