Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/225

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nous ne vivons présentement, on vivroit plus d’années ; & au contraire, que la Terre s’éloigne du Soleil, on vivra moins d’années que nous, & on ne vivra pas moins. Il y a beaucoup d’apparence, dit-elle, que quand cela serait, de longues suites de siècles ne produiroient que de bien petites différences. J’en conviens, répondis-je ; la conduite de la nature n’est pas brusque, & sa méthode est d’amener tout par des degrés qui ne sont sensibles que dans les changemens fort prompts & fort aisés. Nous ne sommes presque capables de nous apercevoir que de celui des saisons ; pour les autres, qui se font avec une certaine lenteur, ils ne manquent guère de nous échapper. Cependant tout est dans un branle perpétuel, & par conséquent tout change ; & il n’y a pas jusqu’à une certaine demoiselle que l’on a vue dans la Lune avec des lunettes, il y a peut-être quarante ans, qui ne