mènent au vrai, mais que nous en avons d’autres qui s’accommodent très bien avec le faux.
De grands physiciens ont fort bien trouvé pourquoi les lieux souterrains sont chauds en hiver, et froids en été. De plus grands physiciens ont trouvé depuis peu que cela n’était pas.
Les discussions historiques sont encore plus susceptibles de cette sorte d’erreur. On raisonne sur ce qu’ont dit les historiens ; mais ces historiens n’ont-ils été ni passionnés, ni crédules, ni mal instruits, ni négligents ? Il en faudrait trouver un qui eût été spectateur de toutes choses, indifférent et appliqué.
Surtout quand on écrit des faits qui ont liaison avec la religion, il est assez difficile que, selon le parti dont on est, on ne donne à une fausse religion des avantages qui ne lui sont point dus, ou qu’on ne donne à la vraie de faux avantages dont elle n’a pas besoin. Cependant on devrait être persuadé qu’on ne peut jamais ajouter de la vérité à celle qui est vraie, ni en donner à celles qui sont fausses.
Quelques chrétiens des premiers siècles, faute d’être instruits ou convaincus de cette maxime, se sont laissés aller à faire, en faveur du christianisme, des suppositions assez hardies, que la plus saine partie des chrétiens ont ensuite désavouées. Ce zèle inconsidéré a produit une infinité de livres apocryphes, auxquels on donnait des noms d’auteurs païens ou juifs ; car comme l’Église avait affaire à ces deux sortes d’ennemis, qu’y avait-il de plus commode que de les battre avec leurs propres armes, en leur présentant des livres qui, quoique faits, à ce qu’on prétendait, par des gens de leur parti, fussent néanmoins très avantageux au christianisme ? Mais, à force de vouloir tirer de ces ouvrages supposés un grand effet pour la religion, on les a empêchés d’en faire aucun. La clarté dont ils sont les trahit, et nos mystères y sont