quand elle n’aurait point d’autre défaut que celui de se trouver dans un même traité avec les démons de Démétrius.
Mais, de plus, elle ne peut recevoir un sens raisonnable. Si ce grand Pan était un démon, les démons ne pouvaient-ils se faire savoir sa mort les uns aux autres sans y employer Thamus ? N’ont-ils point d’autres voies pour s’envoyer des nouvelles, et d’ailleurs sont-ils si imprudents que de révéler aux hommes leurs malheurs et la faiblesse de leur nature ? Dieu les y forçait, direz-vous. Dieu avait donc un dessein ; mais voyons ce qui s’ensuivit. Il n’y eut personne qui se désabusât du paganisme pour avoir appris la mort du grand Pan. Il fut arrêté que c’était le fils de Mercure et de Pénélope, et non pas celui que l’on reconnaissait en Arcadie pour le Dieu de tout, ainsi que son nom le porte. Quoique la voix eût nommé le grand Pan, cela s’entendit pourtant du petit Pan ; sa mort ne tira guère à conséquence, et il ne paraît pas qu’on y ait eu grand regret.
Si ce grand Pan était Jésus-Christ, les démons n’annoncèrent aux hommes une mort si salutaire que parce que Dieu les y contraignait. Mais qu’en arriva-t-il ? Quelqu’un entendit-il ce mot de Pan dans son vrai sens ? Plutarque vivait dans le second siècle de l’Église, et cependant personne ne s’était encore avisé de dire que Pan fût Jésus-Christ mort en Judée.
L’histoire de Thulis est rapportée par Suidas, auteur qui ramasse beaucoup de choses, mais qui ne les choisit guère. Son oracle de Sérapis pêche de la même manière que le livre des sibylles, par le trop de clarté sur nos mystères ; mais, de plus, ce Thulis, roi d’Égypte, n’était pas assurément un des Ptolémées. Et que deviendra tout l’oracle, s’il faut que Sérapis soit un Dieu qui n’ait été amené en Égypte que par un Ptolémée, qui le fit venir de Pont, comme beaucoup de savants le prétendent