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SOUVENIRS

On a cru aussi que les Cimmériens, race d’hommes échappée aux convulsions du globe, pénétrés d’un juste sentiment de crainte, habitaient timidement les hauteurs et les cavernes des montagnes ; que le nom de Cimmériens pouvait signifier en langue phénicienne obscurité, ténèbres, et qu’enfin ils avaient habité le val d’Ispica et les contrées où furent depuis les anciens Étrusques[1]. On y trouve également, et en grand nombre, des restes de fortifications grossières qui portent l’empreinte de l’enfance de cet art. L’homme a donc toujours redouté son semblable ; ce fut la défiance et le besoin de la défense personnelle qui creusèrent ses premières demeures, tandis qu’à côté le premier sentiment religieux creusait le premier tombeau. J’engage ceux qui désirent avoir plus de détails sur cette partie de la Sicile à les chercher dans l’ouvrage de M. de Sayve ; il a visité avec soin tout le Val di Noto, et la description qu’il en fait est pleine de vérité et d’intérêt. En général, peu de voyageurs ont vu la Sicile avec une plus scrupuleuse exactitude et en ont écrit avec plus de probité.

  1. Voyez Mario Pagano, Saggi politici di principi, progressi e decadenza delle società.