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DE LA SICILE.

vieux parens. Des statues, des médailles, consacrèrent cet acte de la plus touchante vertu.

La lave consuma de nouveau Catane en 1669 ; un affreux tremblement de terre l’acheva en 1673 : dix-neuf mille de ses habitans furent victimes de ce dernier désastre. On avait enfin commencé à la reconstruire sur un plan vaste et imposant (29) ; mais les travaux, qui se poursuivaient avec ardeur, viennent d’être ralentis par les dernières secousses qui ont lézardé d’une manière effrayante presque tous les monumens publics.

La situation de Catane rappelle celle de Portici ; cette ressemblance exacte est à-la-fois triste et gracieuse. Toutes deux placées au pied d’un volcan, toutes deux baignées par la mer, construites sur plusieurs couches de ruines et de laves, ces villes subiront peut-être encore le sort le plus funeste. Mais là, comme à Portici, sont emportées par le vent ces terribles paroles : Posteri, posteri, vestra res agitur.

Catane, toujours menacée dans l’ordre naturel, jouit dans l’ordre moral d’une paix profonde : sa population a horreur du trouble ; elle aime, elle veut, tout ce qu’aimaient, tout