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SOUVENIRS

promettent la découverte du grand cirque de Catane. La dépense énorme qu’exigerait cette entreprise, l’a fait abandonner. Ce cirque avait, selon plusieurs écrivains, dix-neuf cents pieds de longueur sur trois cent quatre-vingt-dix de largeur ; des termes, des statues, des colonnes, décoraient la spina. Selon les auteurs du moyen âge, on y admirait aussi deux obélisques de granit, l’un surmonté d’une lune d’argent, l’autre couronné d’un globe de verre. Les statues de Cérès, de Cybèle, de la Victoire, celle de la Terre, due au ciseau de Mamurius, se réfléchissaient dans deux immenses canaux, le Nil et l’Euripe. Des cygnes, images de la poésie, se jouaient dans ces eaux qui rafraîchissaient un des jardins les plus vantés, les plus somptueux de la terre.

Quant à l’amphithéâtre, tous les matériaux en ont été à peu près enlevés dans le cours des XII.e et XIII.e siècles, pour servir à la construction d’édifices qui ne sont plus.

Le petit-fils du prince de B*** a hérité de ses pères, qui furent de grands citoyens et les Mécènes de la science en Sicile, un musée qui ferait honneur à un souverain (31). Le plus bel