Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
DE LA SICILE.

ornement de cette galerie est, sans contredit, un torse en marbre de Jupiter, trouvé par le grand-père du prince actuel dans les fouilles du théâtre de Catane. Nous vîmes dans ce même palais une belle collection de costumes qui date du XI.e siècle, et finit aux vertugadins et aux paniers de nos aïeules.

Quant aux camées et aux médailles, tout cela ne se voit pas plus que le prince. Un amour contrarié, un mariage à peu près forcé, ont inspiré, dit-on, à cet homme de quarante ans et d’une belle figure, un profond dégoût pour le monde. Le père et le grand-père du prince de B*** ouvraient leur palais à une société choisie, aux voyageurs, aux artistes, et ils entreprirent souvent, dans l’intérêt de leur pays, de longs et utiles travaux. L’éclat de cette existence, comparé à la tristesse de celle du prince de B***, donne trop d’humeur à ses compatriotes, pour qu’il soit permis de croire le mal qu’ils disent de lui. Le fait est qu’il a une fortune considérable dont on ignore l’emploi, et que le soin de ses chevaux est la seule chose qui puisse le distraire de la société de ses gens d’affaires. Je dois ajouter que, sans avoir vu le