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DE LA SICILE.

devait être sonore sans écho. On arrivait à ce théâtre, entouré d’un portique, par des rampes dont il ne reste rien. Un rocher s’élève non loin de là et domine de beaucoup l’édifice, qui pouvait contenir environ de vingt-cinq à trente mille personnes.

Des débris de créneaux et d’embrasures prouvent que ce lieu servit de forteresse, peut-être à l’époque où les Sarrasins étaient maîtres de la Sicile. Ce théâtre aura vu des combats simulés et des batailles sanglantes. Il ne retentit aujourd’hui que des sons de la flûte ou des chants du berger.

On sera peut-être bien aise de retrouver ici des paroles siciliennes que j’y ai entendu chanter, et qui sont peut-être déjà connues :

Vïa, biddîcchia,
Facémo pâci :
Chiù non mi piàci
Stare così !

Vïa, biddîcchia,
Scócca di rósa,
Loc célu vólle
Ch’ ïo t’ amerò !

Se lo tuo córi
Il tégno ïo ;

Lo pîgnu mïo
Chésto sarà !

Ti do lo mïo
Tra lo tuo péttu :
Da li ricéttu,
Per carità !

Quanto sci dòlce,
E aggrazziata !
O Nice amata,
Sto córi è tu !