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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/221

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SOUVENIRS

de monumens renversés et de palais ébauchés la physionomie la plus singulière. Ses rues, parmi lesquelles on remarque sur-tout la strada Ferdinanda et celle d’el Corso, sont habituellement calmes, presque solitaires ; ses innombrables églises sont remplies, à quelques exceptions près, de médiocres peintures. Enfin son théâtre serait à peine digne de recevoir les Buratini[1] de Rome.

Le campanille et la partie supérieure de la façade de la cathédrale sont tombés : ce qui reste de cet édifice, construit par le comte Roger, est d’un beau gothique ; les colonnes qui décorent l’intérieur ont dû appartenir à un temple ancien. Cette église porte le nom de Madona della Lettera. D’après une vieille tradition (40), la S.te Vierge aurait écrit une lettre aux Messinois, en leur envoyant une boucle de ses cheveux ; on ne montre ni l’une ni l’autre[2].

  1. Espèce d’ombres chinoises, dont le jeu et le dialogue sont pleins de naturel et amusent beaucoup les Romains.
  2. Voyez à cet égard les ouvrages de P. Belli et de Dominique Argananzio, intitulés : Pompe festive celebrate dalla nobile ed esemplare città di Messina, nell’ anno 1659, per la solemnità della sagratissima lettera scrittale dalla suprema imperatrice degli angeli Maria ; Messina, 1659.