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APERÇU DES ÉVÉNEMENS

le peuple à redemander la chambre des pairs et celle des communes. On ajoutait que les barons siciliens coloraient leur révolte du prétexte spécieux que le roi avait juré et sanctionné le maintien de la constitution de 1812, et que l’influence napolitaine leur avait seule arraché ce bienfait.

Quoi qu’il en soit, l’exemple de l’Espagne entraîna tous les esprits, et les jeta dans cet abîme de maux auxquels la sagesse et la fermeté n’ont encore pu apporter que de bien légers palliatifs. On peut dire, pour la défense des barons siciliens ; que leur renonciation aux droits de la pairie suivit immédiatement la nouvelle de l’acceptation de la constitution espagnole. Ainsi la question ne saurait se compliquer par les prétentions de la noblesse, qui ne se sépara jamais du reste de la nation, et qui seconda seulement de tout son pouvoir l’ancienne et constante aversion des Siciliens contre les Napolitains.

Don Diego Naselli, noble sicilien, alors âgé de soixante ans, était peu propre à gouverner la Sicile dans un moment de révolution. Toute sa conduite porte l’empreinte de la faiblesse et de l’irrésolution ; mais il ne mérite pas les