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SURVENUS EN SICILE EN 1820.

reproches odieux dont il a été l’objet. Sa plus grande faute, celle qu’on peut regarder comme la cause de tous les événemens qui suivirent, fut d’armer le peuple : dès-lors aucune barrière ne put arrêter ce torrent impétueux ; et certes l’état de l’Europe depuis trente ans offrait pourtant à ce gouverneur de grandes et terribles leçons, qui furent perdues pour lui et pour la Sicile.

On aurait sans doute assoupi les premières convulsions de ce mouvement par une grande fermeté et une juste sévérité ; peut-être aussi fallait-il mettre plus de franchise et de promptitude dans la communication des nouvelles de Naples. Telle fut enfin la révolution de Palerme, dont l’explosion fut déterminée et rendue plus terrible par l’ignorance du peuple et le silence timide du gouvernement.

Terminons ce précis des événemens dont la Sicile a été le théâtre. Le prince de Villafranca arriva de Naples à Palerme le 24 juillet. Il fut porté en triomphe par le peuple, et immédiatement investi de la présidence de la junte. On refusa l’entrée du port à deux frégates napolitaines et à deux brigantins qui sollicitaient la liberté des