Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
274
NOTES.

à ce sujet, sur les lieux mêmes, les recherches les plus suivies et les plus exactes. On peut s’étonner que ces restes singuliers n’aient pas été découverts par les Romains, et qu’ils aient attendu, pour se montrer, un temps d’ignorance et de crédulité. Il est étrange aussi qu’avec le progrès des lumières ces découvertes et ces conjectures se soient évanouies.

» Des habitans d’Hyccara et de Palerme n’attestent pas seuls un quatrième exemple de Fazelli, qui, entre autres raretés, possédait dans sa collection une omoplate monstrueuse : mais était-il assez versé dans l’ostéologie pour distinguer une épaule humaine de celle des animaux, tels que le bœuf et le cheval ?

» N’a-t-on pas reconnu que de grosses têtes, attribuées par le vulgaire à des géans, avaient appartenu à des nains ? B. S. Albin, que personne n’égale dans la connaissance du corps humain, nous en fournit des exemples dans l’Index de la collection anatomique léguée par Rau à l’université de Leyde[1].

» Le cinquième témoignage a été ainsi consigné : En l’année 1547, Paolo de Lentini trouva par hasard, dans un champ de Palerme, un cadavre humain qui offrait la grandeur et la masse d’un

  1. On conserve au musée de Marseille un crâne d’une grosseur monstrueuse, celui d’un nommé Borduni, qui avait été notaire dans cette ville, et qui y mourut il y a environ quatre-vingts ans.