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NOTES.

corps de géant ; sa hauteur était de dix-huit coudées ; tous les membres étaient détachés. Paolo les ayant touchés avec trop peu de précaution, tous, excepté la mâchoire, tombèrent en poussière. De sorte qu’il n’est rien resté de cette prétendue découverte, dont on fit grand bruit à cette époque.

» Mais il nous importe de connaître ce que Mario Valguarnera, Sicilien, a pensé et publié (Antiq. Panorm. p. 219) sur ce récit de Fazelli. S’il n’est pas tout-à-fait exempt de superstition, il est du moins plus raisonnable. Ainsi donc, après avoir dit qu’il a rempli dans un antre quatre mouchoirs d’ossemens de géans, il ajoute : Quoique cet antre soit par-tout tellement couvert d’os de géans, qu’on pourrait sans beaucoup de peine en rapporter chez soi une très-grande quantité, cependant la vétusté du sol et l’humidité que lui ont fait contracter les eaux qui y filtrent de toutes parts, ont usé et consumé ces ossemens au point qu’ils se pulvérisent au moindre attouchement ; de plus, ils sont si fortement liés avec la terre, qu’on ne peut les obtenir que par portions et avec la terre elle-même.

» C’est ainsi qu’il n’est pas rare de rencontrer dans les cabinets des naturalistes des os d’homme et de bêtes, non-seulement adhérens à de l’argile, mais entourés souvent de cailloux.