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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/402

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HISTOIRE INDIENNE.

mais, pour vous satisfaire, je puis mourir. — Est-ce ainsi que vous répondez à la tendresse de tout ce qui cherche à vous retenir ? ajouta Solamé avec embarras. — Donnez le nom que vous voudrez à votre ami, mais régnez sur lui, dit Makinston : cet empire est plus certain que le trône que Misra doit vous conquérir. — L’insultez-vous dans son malheur ? — Je l’envie ce malheur ; j’envie sa prison, puisque votre cœur lui reste. — William, William, pensez à ce que je lui dois. Mais est-ce à moi de vous le rappeler, moi qui oublie si souvent cet ami généreux, moi qui me le reproché toujours ? — Serait-il possible qu’il ne fût pas votre pensée unique, constante » ! reprit-il avec ardeur. Solamé rougit, et ses yeux se remplirent de larmes… William resta : toujours plus dominé par le sentiment qui l’entraînait vers Solamé, il lui découvrait chaque jour une grâce nouvelle. Ses moindres discours recevaient l’empreinte d’un charme ineffable ; le danger de l’entendre devenait un besoin impérieux : celui qui avait puisé dans la meilleure compagnie de l’Europe une assurance qui me faisait souvent envie, ne répondait plus qu’en balbutiant quelques mots