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DE LA SICILE.

bonne foi dans leurs passions, peu de goût pour l’esprit et l’amitié, voilà, en général, ce qui me paraîtrait caractériser les femmes italiennes. J’admets cependant toutes les exceptions, j’en ai même rencontré plusieurs. Ne jugeons point, comme quelques voyageurs, les Italiens d’après les laquais de place de Rome, et leurs religieux d’après certains frères lais qui vont quêter dans les auberges.

Les prétentions de deux couvens de moines franciscains d’Assise divisaient alors les Romains ; on ne se disputait rien moins que le corps de S. François (1) : le procès était entamé, et le tribut déposé par les âmes pieuses sur la tombe du Séraphique produisait tout de suite de gros factums qui profitaient merveilleusement au barreau romain.

Le sceptre des arts échappe des mains de l’Italie. La mort de Canova les rétablit en république ; personne n’aura la force ou la volonté de ressaisir l’influence qu’il exerçait d’une manière si noble et si juste pour les artistes de tous les pays. On ne fit jamais un meilleur usage d’une fortune considérable et d’un crédit mérité que cet illustre statuaire, bienfaiteur spécial de