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III

ANATOMIE PATHOLOGIQUE

Il nous paraît nécessaire de commencer la description de la leucocythémie, par l’exposé des lésions qu’elle détermine, afin de mieux interpréter ensuite sa pathogénie et les symptômes par lesquels elle se révèle.

1o Sang. — La lésion essentielle pathognomonique de la leucocythémie est dans le sang, comme l’a déjà fait comprendre la définition que nous avons donnée de cette affection. Le sang doit être étudié du vivant du malade, et aussi après sa mort. Les premiers faits de leucocythémie n’ont été étudiés que dans la dernière circonstance ; mais aujourd’hui, on sait parfaitement diagnostiquer l’affection du vivant de l’animal, en consultant l’état de son sang, que l’on obtient par une légère saignée exploratrice. À l’œil nu, voici les caractères qu’on peut lui reconnaître, au sortir du vaisseau : il est très-fluide, d’une couleur rosée ou d’un rouge clair, mais légèrement lactescent ; cette couleur louche qui le distingue du sang de l’anémie proprement dite, lui vient de la grande quantité de globules blancs qu’il renferme.

Le sang des leucémiques perd rapidement sa coloration normale ; sa rutilante fait vite place à des nuances violettes, de plus en plus foncées, rappelant celle de la pulpe splénique ; ou bien encore, il prend une coloration chocolat ou rouge brique, qui est d’autant plus foncée que la leucocythémie est plus avancée. À ces