Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/461

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les nôtres. S'il y a donc parmi les ouvrages des choses que nous ne pouvons comprendre, quoique nous les voyons, combien ne sera-t-il pas plus aisé que nous nous trompions quand nous voudrons décider sur des vraisemblances de choses que nous ne connaissons point du tout et dire positivement ce que l'Etre suprême a résolu et ce qu'il a dû faire dans tel ou tel cas ! C’est là une grande leçon de circonspection pour les jugements que nous portons sur les œuvres et sur les voies du Créateur. Ce qui nous paraît le moins convenable à l'Etre souverainement parfait, c'est souvent ce qu'il fait. Quand nous apercevons dans les œuvres de Dieu et dans le gouvernement de l'univers des choses que nous ne comprenons pas, et qui semblent contraires à la raison, nous ne sommes pas en droit d'en conclure qu'elles ne conviennent pas au Maître de l'univers. Ne voudrions-nous regarder pour divines que les choses qui seraient conformes à nos idées ? Non assurément. Le contraire est même souvent un caractère de divinité. Laissons quelques avortons de sagesse former des objections contre