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POST SCRIPTUM

À PROPOS D’UNE CONDAMNATION CAPITALE.

Nous lisons dans l’Événement, qu’on annonce que MM. les jurés belges, qui ont fait condamner M. de Bocarmé (on dit toujours monsieur) à la peine de mort, vont signer en sa faveur une demande en commutation de peine, que Me  Lachaud présentera lui-même au roi Léopold. C’est, en vérité, une faveur et une indulgence assurément très conséquentes et surtout fort édifiantes. On a pensé, sans doute, que sa couronne de comte serait un obstacle, mettant opposition à l’effet de l’instrument du supplice. C’est bien ! Comme si les couronnes empêchaient l’échafaud !

Quant à Mme  de Bocarmé, c’est pour nous une étrange mère, quand nous la voyons faire sa cour à Dieu, en entrant dans un couvent et dédaigner ainsi le premier paradis que le ciel donne sur terre, celui de couver ses enfants de ses soins et de ses regards à toutes les minutes de la vie.

Est-ce que ce ne serait pas là, la plus ardentes des prières en vue du passage ici-bas, et de l’éternité ensuite ?







Dijon, imprimerie de Mme Noëllat