Page:Forneret - Rien, 1983.djvu/14

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Moi qui n’ai jamais pu ou su lui rendre mot pour mot, phrase pour phrase, lettre pour lettre, je lui répondis :

Ma vivement aimée !

Hors de la ville — Beaune — dont chaque goutte de vin est une goutte de vie, il existe à peu de distance, un petit cours tantôt large, tantôt rétréci et de deux mille cent cinquante pieds de longueur environ, juste moitié de la hauteur ordinaire d’une colline des Alpes.

Ce cours bordé par un ruisseau limpide, conduit à la source de l’Aigue et non de l’Aigle ainsi que l’appelle une partie des indigènes.

L’eau de cette fontaine est aussi suave et aussi transparente que le vin de Beaune, qui l’entoure, est spiritueux et parfumé.

Des marronniers déjà vieux, énormes et touffus semblent défier, pour la fraîcheur de ce lieu, les rayons du soleil — et c’est là, que de temps en temps la jeunesse ouvrière vient danser, rire et saluer la fontaine, en buvant de son eau si belle et si claire, qu’il ne faudrait pas dire avant d’y être : Fontaine

Si quelqu’un a visité cet endroit en homme qui furette, qui porte partout ses regards, cherchant sans cesse à découvrir quelque chose qu’il ne connaît pas, il a dû remarquer toutefois après l’extraction de plantes ondines, au milieu de l’enceinte qui retient les eaux de l’Aigue, comme une mère garde son enfant dans ses entrailles ; il

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