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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/107

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les mystères de montréal

son où ils devaient veiller. Pendant que Charles accompagné du garçon de la maison allait dételer son cheval, Antoine entra.

Comment se passa la veillée ? Inutile de le dire. Pour Antoine, Ameline fut plus charmante que jamais. Charles exerça sa galanterie auprès de ses sœurs.

Il était tard lorsqu’on s’en retourna.

Le traître voulait, petit à petit, parler à son compagnon de son projet de complot.

— Quand te maries-tu ? lui demanda-t-il en lançant son cheval au trot. Et il continua.

— Tu dois être capable de faire vivre une femme à présent.

— Je suis capable, mais ce qui me manque ce sont les fonds pour commencer le ménage.

Le marchand ne souffla mot. Une pensée traversa son esprit. « Il manque de l’argent à Antoine, pensa-t-il, si je lui en offrais en échange des lettres de Paul Turcotte. » Il reprit à haute voix :

— Et si tu avais de l’argent pour faire face aux premières dépenses, tu te marierais ?

— Certainement.

— Combien te faudrait-il ? Trente piastres ? Cinquante ?…

— À peu près.

— Et quand ferais-tu la noce ?

— Aussitôt que possible.

— Dans ce cas-là, Antoine, je puis te prêter de l’argent à long terme et sans intérêts…