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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/11

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les mystères de montréal

tré… Depuis, des navires sont arrivés successivement de tous les points du globe, et ils n’ont apporté aucune nouvelle. Je crains bien de n’avoir la solution de ce mystère qu’au jour où la mer rendra ses victimes…

— Toutes les recherches ont été nulles… Et le nom du Marie-Céleste sera désormais ajouté à ceux du Lafeuntein et du Colibri… Vous vous rappelez sans doute que le premier de ces navires est arrivé au Havre avec tout son équipage gisant empoisonné sur le pont et que l’autre, qui est parti de Calais pour Douvres. par une mer calme, avec ses machines en ordre et cinq cents passagers, n’a jamais été revu, ni passagers, ni débris… Les dragueurs ont fouillé la Manche en vain… Eh bien le cas du Marie-Céleste est encore plus intriguant et ce nom restera dans les archives navales, comme un point qui découragera les esprits les plus subtils…

Cependant une opinion prévalait. C’était celle-ci : l’équipage pris d’une panique s’était jeté à la mer en vue des îles Açores, dans l’espoir d’atteindre la côte. Comme aucune des chaloupes de sauvetage ne manquait, on concluait qu’il devait y avoir sur le Marie-Céleste une autre embarcation. Et l’équipage avait sans doute péri sur les écueils à fleur d’eau si nombreux à cet endroit de l’Atlantique.

— Le capitaine était trop jeune, disaient quelques personnes, il ne devait pas avoir assez d’expérience.

— Au contraire, répondait-on, pour conquérir un poste de cette importance il lui en fallait beaucoup…