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les mystères de montréal

Rico est son pic Aquadilla, visible, en temps clair, à vingt-cinq milles en mer. Puis en approchant se déroule devant le marin, des côtes fertiles où croissent en abondance, l’arbre à coton, la canne à sucre, le café et le cocoa. Au milieu des plantations bien entretenues s’élèvent à de faibles distances les unes des autres, des maisons, basses cependant, mais travaillées avec tant d’art quelles sont un ornement pour la campagne.

La beauté du climat, le pittoresque du site, la verdure luxuriante, le caractère chevaleresque et la fraicheur des créoles, tout est fait pour séduire dans cette île de Porto-Rico où se joue un printemps éternel.

San-Juan est la capitale de ce pays enchanteur. Ce que le voyageur remarque en y débarquant est le nombre prodigieux de nègres assis le long des quais. Puis jetant les yeux sur la ville bâtie en amphithéâtre, il voit des rues à angle droit, quelques coupoles, style mauresque, et des maisons la plupart à un seul étage — à cause des tremblements de terre — blanches et avec vérandas donnant sur la mer.

C’est la coutume parmi les marins que le commerce attire à San-Juan d’aller à terre tous les soirs pour se divertir soit sur les places publiques soit au café « Aquila Bianca ».

Bâti non loin du port, au coin de deux rues obscures, cet établissement est très populaire parmi les marins, et plusieurs, à cause des scènes dont ils y ont été témoins, en emportent un souvenir qui n’est pas le même pour tous.