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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/13

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première partie

1837-1838.

CHAPITRE I.

le serment.

Sur la rive est du Richelieu, à seize milles plus haut que Sorel, s’élève le village de Saint-Denis. Vous voyez de loin le clocher de son église paroissiale et les pignons de ses maisons blanches qui se mirent dans les eaux.

Quand vous approchez plus près — si vous êtes en été — vous jouissez d’un coup d’œil magnifique.

Sur une étendue qui se déroule sans accident de terrain jusqu’au pied des montagnes de Belœil, vous voyez, autour des maisons, des blés qui jaunissent, des arbres chargés de fruits, ainsi qu’une variété infinie de fleurs.

Si vous êtes en automne, vous entendez dans les champs les voix câlines des jeunes filles et les rires francs des gars qui travaillent sous le commandement du père.

Il y a un demi siècle, on y entendit tonner le canon des troupes anglaises, et ces vieux arbres qui vous ombragent portent encore des cicatrices de cette époque de troubles. S’ils pouvaient parler ils vous raconteraient de combien de vaillants défenseurs de la natio-