Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
165
les mystères de montréal

qui faisait cela non dans le dessein de toucher une prime mais pour se venger d’un jeune chef patriote son rival en amour. Le traître ne fit aucune démarche pour obtenir la prime, désirant tenir son action la plus cachée possible. Cet ancien soldat, dont je vous parle, jurait qu’il avançait la vérité. Et il m’a avoué sous serment qu’il avait vu le traître décharger sa carabine sur Millaut, mettant ce meurtre sur le compte des Habits-Rouges.

Ce jeune homme, ce vil Judas, Paul Turcotte savait qui c’était. Jusqu’alors il avait soupçonné, maintenant il était certain que Charles Gagnon était le véritable traître et qu’il était pour quelque chose dans le silence de Jeanne Duval.

Le lendemain il confiait son brick à Saint-Amour, devenu son second, et s’embarquait sur un steamer en partance pour Halifax.