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les mystères de montréal

Madame Duval sortit du salon et monta trouver Jeanne. Comment lui apprendre cela. La jeune fiancée vint à son secours.

— Quelle est donc cette voiture qui vient d’arriver ? demanda-t-elle.

— Ma fille, es-tu disposée ce matin à apprendre une grande nouvelle ?

— Mais qu’est-ce donc ? vous êtes toute bouleversée.

— C’est si surprenant…

— Quoi…

— Tu sais Paul Turcotte…

— Oh mon Dieu, pourquoi en parlez-vous ce matin !

— Il paraîtrait qu’il n’est pas mort.

La fiancée du traître sentit un grand malaise l’envahir puis elle pâlit et dit en s’approchant de sa mère.

— Ah ! maman, dites-moi ce que vous savez, ne craignez pas, parlez…

— On dit que c’est Charles qui a fait courir le bruit de sa mort afin de t’épouser et que Paul est aussi vivant que toi…

— Mon Dieu, serait-ce possible !…

Jeanne lisait dans la figure de sa mère… Le cœur de cette femme qui avait tant souffert, brisé par des scènes sanglantes qui s’étaient terminées au pied de l’échafaud, ne pouvait plus cacher ses impressions.

— J’ai tout compris, dit la jeune fille, Paul n’est pas mort et il arrive à temps…

La veuve eut un sourire navrant.

— Oui, fit-elle, Paul Turcotte est dans le salon. Et