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les mystères de montréal

préparerons en conséquence » Cela signifiait : « Tu auras une noce, mon Charles, qu’on n’oubliera pas après huit jours.

Il retourna la tête et vit qu’on avait exécuté son dernier ordre : le pavillon tricolore flottait à la lucarne de la maison en signe de réjouissance.

— Eh, fit-il tout à coup en refoulant sa pipe, le garçon oublie qu’il se marie à sept heures, allons ! Charles on va venir au devant de toi… pas galant pour un fiancé…

Les deux complices entendirent ces paroles.

Le traître courait partout sans avancer à rien ; il se fermait les poings, se portait la main au front et lançait des paroles incohérentes.

Il quitta l’appartement il s’était retiré, traversa le bureau de poste et sortit sans saluer les amis groupés près de la porte pour exprimer au futur gendre de la veuve Duval les vœux de bonheur qu’ils formaient pour lui et sa femme.

Si les jeunesses furent surpris de voir la figure déconcertée de Charles, son père le fut davantage. Il interrogea son fils du regard :

— Mon mariage est cassé !

— Es-tu sérieux ?

— Je voudrais ne pas l’être, hélas !

— Qu’est-il donc arrivé ?

— Paul Turcotte, le patriote est revenu ce matin.

— Le lieutenant de Duval ; mais il est ressuscité ?