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LES MYSTÈRES DE MONTRÉAL

— Oui et vous savez qu’avant son départ il était fiancé à Jeanne.

— Mais c’est lui qui est dans le tort pourquoi n’écrivait-il pas ?

— D’ailleurs il sera arrêté puisque le décret d’amnistie n’est pas pour les chefs.

— Mais comment se fait-il qu’il revient juste ce matin ?

— Je l’ignore autant que vous.

— Nous continuons quand même, je suppose.

— Je ne sais trop.

— Oui, on va arranger l’affaire… Et Jeanne que dit-elle ?

— Je ne sais point.

On trottinait en silence sur le chemin poudreux.

La nouvelle résidence de la famille Duval construite après les troubles, était à un demi arpent du chemin du roi. On y arrivait par un sentier bordé d’érables.

Une voiture inconnue aux gens de la paroisse stationnait devant la porte.

— Voici la voiture qui l’a amené, dit Charles.

La maison était remplie d’une foule de voisins accourus à la nouvelle. Charles suivi de son père, entra d’un pas tremblant ; près de la fenêtre il vit un homme de six pieds, au teint bronzé. C’était son rival.

Paul Turcotte reconnut le traître. Il eut un sourire de mépris et lui dit avec moquerie, sans lui présenter la main.