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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/196

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les mystères de montréal

Gore… Vous êtes un mauvais plaisant. Continuez votre chemin ou je vous garde à coucher.

— J’ai affaire au colonel Gore, et je veux le voir à l’instant, il n’y a pas de plaisanterie dans ça.

— Alors, allez en Angleterre, Gore est là depuis six mois.

— Dans ce cas, je veux voir son successeur.

— À cette heure, impossible.

— Même pour une affaire importante ?

— Pour quoi que ce soit. Il est vingt-cinq minutes trop tard.

— Pourtant il faut absolument que je le vois ce soir, demain il ne sera plus temps ; allez donc lui dire cela.

Le gardien fit rouler la lourde porte sur ses gonds et pendant que le piéton entrait dans la loge, il traversa la cour et disparut dans les ténèbres.

Il ne fut pas longtemps sans revenir et alors il dit à l’étranger.

— Vous allez le voir, suivez-moi.

Le colonel Flynn avait succédé à Gore comme colonel du 33eme bataillon. Il habitait avec sa famille un magnifique cottage qui était séparé de la caserne par un jardin de plusieurs dizaines de pieds. Un peloton de soldats montait continuellement la garde autour de sa résidence.

Le gardien donna le mot d’ordre et les deux hommes pénétrèrent dans le cottage. Ils passèrent dans un corridor richement éclairé et arrivèrent dans un boudoir,