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les mystères de montréal

Ce n’était pas une conversation qu’on tenait. Chacun exprimait à haute voix ses impressions sur les événements de la journée.

Jeanne dans l’inquiétude à la vue de ces scènes demanda :

— Savez-vous de quel côté Charles s’est dirigé ?

Son frère lui répondit :

— Il a été vu à cheval sur la route de Saint-Antoine.

— La bourse qu’il a volée doit contenir beaucoup ?

— Trois cents piastres au moins, à ce qu’on dit. Cette somme devait servir à rencontrer un paiement la semaine prochaine.

— Dans ce cas-là, nous en serons débarrassés pour longtemps, fit madame Duval. Nul doute qu’il se rend à Montréal.

— Pour me dénoncer, ajouta le proscrit en riant.

— Que comptes-tu faire ? lui demanda alors sa fiancée.

— Puisque je ne suis pas amnistié, Jeanne, je n’ai qu’une chose à faire, regagner mon navire dès demain matin — on ne viendra pas m’arrêter cette nuit absolument — J’attendrai le décret d’amnistie générale, alors je reviendrai pour ne plus te quitter. Vaut mieux agir ainsi que de s’exposer à une peine dont le dénouement serait peut-être fatal.

La jeune fille fut affectée de voir que son fiancé s’éloignait encore. On renouvela les fiançailles de 37 après quoi Paul raconta en détail les années de son exil comment il s’était engagé sous le père du capitaine