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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/227

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les mystères de montréal

rue Sanguinet. Nous apprendrons plus tard celle de Buscapié.

Le petit homme avait prononcé ses dernières phrases dans un état voisin de la colère.

— Capitaine, répondit Jos Matson d’un air résolu après avoir réfléchi, après s’être passé la main dans les cheveux, je m’embarquerai sur le Marie-Céleste et quelles que soient les circonstances vous aurez la femme qui est à bord.

— Brave Jos, tu n’es pas ingrat.

— Mais je n’ai pas de vieux habits, capitaine Buscapié.

— J’ai pensé à tout. Tu en auras. Un vieux Juif qui tient magasin sur la rue Craig, en a d’aussi vieux que lui.

Et le petit homme sourit :

— Nous n’avons pas de temps à perdre continua-t-il, je vais courir chez le Juif et nous ferons les conventions à mon retour.

Montréal de 1842 comptait parmi ses marchands de bric-à-brac Isaac Aronberg, juif des plus rabougris, établi sur la rue Craig, à l’endroit où s’élève maintenant le Drill-Hall.

Aronberg achetait et vendait des articles de deuxième main et même de troisième.

Il était assis à la porte de son magasin quand il vit un homme y entrer sans dire un mot.

Le juif le suivit à l’intérieur.