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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/25

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les mystères de montréal

— Je suis toujours à la disposition de la ligue, dit Paul, et si vous pensez que je puisse remplir cette mission difficile, confiez-la moi.

— Es-tu décidé à tout ? Es-tu prêt à aller jusqu’au bout et à faire le serment que voici : « Moi, Paul Turcotte, je m’engage devant Dieu à m’appliquer dans toute la mesure de mes forces à renverser le gouvernement actuel et à ne pas m’arrêter avant que ma tâche soit finie ! »

— Je suis prêt à tout, dit le jeune homme, et vous pouvez compter sur moi pour aller jusqu’à la fin.

— Alors voici une bible… jure.

Paul Turcotte prit la bible et d’une voix solennelle répéta les paroles du chef patriote, puis il ajouta :

— Que Dieu me soit en aide !

— Que Dieu te soit en aide ! répéta le notaire.

Quinze jours plus tard, l’angelus sonnait lentement à Saint-Denis. Il y avait dans l’air une teinte de tristesse. Cette cloche qui conviait aujourd’hui les fidèles à l’église devait les convier le lendemain au champ de bataille.

L’orage que l’on prévoyait depuis longtemps avait éclaté. Le gouvernement venait d’envoyer des troupes à Saint-Charles pour arrêter les patriotes qui tenaient des assemblées inquiétantes.

Les membres de la ligue à Saint-Denis avaient résolu de leur barrer le passage.

Les quartiers généraux des patriotes étaient chez Duval. Le soir où nous sommes celui-ci y était avec