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les mystères de montréal

Il fallut aller explorer la côte. Naturellement ce fut le mousse qu’on choisit pour cet ouvrage qui n’avait d’attrait pour personne.

M’étant donc rendu à terre pour examiner les lieux, je montai sur une colline et rien ne me parut habité. Nous étions bien dans le pays de la solitude !

Lorsque je laissai la côte pour retourner au navire, il faisait brun, cependant, je reconnus mon chemin, en me guidant sur une lumière placée dans le grand mât, au cas où un vaisseau passerait au large — mais cette précaution fut inutile, le Découvreur était le dernier qui remontait le fleuve.

En arrivant à bord j’aperçus un étranger dans la cabine du capitaine. Pourtant les neuf marins du Découvreur étaient bien les seuls être vivants dans ces parages.

Cet étranger était un colosse et il avait l’air abattu ; son costume était celui d’un chef sauvage. Il cachait sa figure dans ses mains, ou, pour parler franchement, je ne la voyais pas.

La présence de cet homme à bord, seul dans la cabine du capitaine, me surprit, et il me vint à l’idée d’aller lui demander comment il se trouvait là. Cependant je continuai dans la cambuse, se tenait ordinairement l’équipage.

On m’accueillit par des interrogations sur la côte auxquelles je ne répondis pas immédiatement. Je demandai au capitaine :