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CHAPITRE V

en mer


La nuit était tombée complètement, très obscure, et les phares de Terreneuve avaient disparus, quand Longpré eut terminé son histoire.

Le capitaine avait la tête basse ; sa pensée était ailleurs. Elle était là-bas sur les bords du Richelieu à cinq ans en arrière.

Les matelots entrèrent dans la cuisine, excepté Auger et Morin, le premier faisant son quart et l’autre agissant comme timonier.

Madame Alvirez se montrait rarement sur le pont, passant le temps dans sa cabine avec son jeune enfant. Après le souper elle était venue respirer le grand air sur la passerelle, avait parlé au capitaine qui lui avait demandé si elle était confortable dans sa cabine, si elle avait besoin de quelque chose, de ne pas se gêner, et elle s’était retirée de bonne heure pour la nuit.

Les matelots se retirèrent successivement dans leurs cabines. Riberda ne se coucha pas, il sortit en disant :

— Moi, je ne m’endors pas et je vais aller causer avec Auger et Morin.

Il raconta à ces deux hommes une histoire dans laquelle des matelots partis de la baie de Campêche à bord d’un navire chargé de bois précieux, avaient jeté