Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/271

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
271
les mystères de montréal

des mercenaires, tandis que nous pourrions vivre comme des princes à rien faire.

— Comme des princes ? firent les trois autres marins en suspendant leur ouvrage.

— Oui, mes amis, comme des princes. C’est incroyable, mais c’est vrai, je connais un moyen par lequel nous pouvons en moins de huit jours nous amasser une fortune respectable.

— Quel est donc ce moyen ? demanda l’Allemand Hochfolden, de grâce dites-nous le, nous voulons tous devenir riches, vivre de nos rentes…

— C’est un moyen que certains scrupuleux n’aiment pas à employer, répondit le pirate en s’assoyant sur une barrique et en faisant signe à ses compagnons de l’imiter.

— Dites-le toujours, reprit Longpré, si nous ne voulons pas l’employer, vous n’en serez pas plus mal.

— Oui, mais…

— Dites-le donc, firent ensemble les trois marins.

— Eh bien, puisque vous le voulez, voici : Il y a dans cette pièce 350 barriques, dedans chacune des trois autres pièces il y en a autant ; en tout 1,400… Chaque barrique vaut dix piastres, cela fait $14,000… De plus, il y a à bord cinquante caisses de fourrures… chacune vaut de $300 à $500, mettons $400 en moyenne… 400 multiplié par 50 donne 20,000, soit autant de piastres… Ajoutez cela à 14,000, ce qui donne 34,000… n’est-ce pas ?