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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/274

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les mystères de montréal

Vous deux je vous ai remarqués tout de suite… Un Norvégien et un Allemand n’ont jamais reculé devant un moyen de s’enrichir au dépens des gros bourgeois… Je vois que vous autres, vous êtes capables de frapper un grand coup, pour vous enrichir… Tenez, partagez-vous cela et vous répondrez ensuite…

Riberda ouvrit le devant de sa chemise et détacha d’une ceinture de cuir qui entourait son corps, plusieurs banknotes qu’il tendit à Geubb.

Le Norvégien et l’Allemand ouvrirent de grands yeux et s’approchèrent l’un de l’autre.

— Il doit y avoir cinquante piastres, continua le pirate, vingt-cinq pour chacun de vous. Mais n’en soufflez pas un mot !

Riberda leva la main comme pour imposer silence

— J’ai besoin de vous autres, fit-il, donnez-moi un coup de main, et vous aurez non pas cinquante piastres, non pas la cargaison du brick, mais une somme qui ne s’épuisera jamais.

— Et tout cela pour un coup de main ? demandèrent les deux matelots.

— Oui, je vous dirai tout, à vous deux, mais malheur si l’un me trahit… Ce poignard ou un autre me vengera.

En même temps Riberda fit briller aux yeux des matelots, un poignard d’acier, dissimulé jusqu’alors sous ses vêtements.

Au moment où il allait continuer, il entendit du